1785 - Souvenirs de la Cour brûlée

1785 - Souvenirs de la Cour brûlée

1777. Après avoir passé près de vingt ans au couvent des chartreux de Nieuport, l’abbé Théodore-Auguste Mann demande sa sécularisation et s’installe à Bruxelles. Le souvenir de « la Cour brûlée » y est omniprésent dans les discussions.
Les ruines du palais ducal – restées à l’abandon depuis l’incendie de 1731 – viennent en effet d’être rasées. Le quartier est en plein chantier. La création de la nouvelle place Royale fait disparaître en surface les dernières traces de ce qui fut considéré comme l’un des plus beaux palais princiers d’Europe.
L’abbé Mann est un témoin privilégié de cette mutation. Auteur d’une œuvre scientifique immense qui embrasse plusieurs disciplines (histoire, architecture, météorologie…), il a le souci de communiquer ses observations. Dans sa Description de la ville de Bruxelles parue en 1785, il évoque la démolition des ruines de l’ancien palais toujours en cours vers 1778 et indique que « ce vaste édifice occupait le terrain où sont maintenant les deux gros pavillons de la place Royale du côté du parc. » Plus loin, il note : « La chapelle d’architecture gothique a été abattue il y a quatre ans au grand regret de tous les connaisseurs. Un Anglais, qui la vit en passant par Bruxelles, disait qu’il n’avait rien vu dans toute l’Europe qui pût être comparé à cette chapelle ».