1995 - Deux réverbères et un trou

1995 - Deux réverbères et un trou

25 mai 1995. Dans une lettre adressée au bourgmestre de Bruxelles, un couple domicilié au Coudenberg signale que deux réverbères de la place Royale ont été enlevés pour réparation il y a des années et qu’ils n’ont toujours pas été replacés. Seuls les deux socles en pierre bleue destinés à les supporter témoignent de leur abandon.
Mais il y a plus… Très sensibles à l’esthétique de leur quartier, l’homme et la femme dénoncent les fouilles archéologiques qui viennent d’être entamées sur la place, d’après eux « sans annonce publique ni enquête préalable ». Ils s’interrogent sur la légalité de la procédure suivie, la durée du chantier et surtout les conséquences pour leur « pauvre place Royale ». Le gros œuvre du futur Musée des instruments de musique est à peine terminé, les échafaudages et les baraquements tout juste enlevés et la place enfin rendue à son usage habituel, qu’à nouveau la voilà réouverte et éventrée. Trop, c’est trop !
Ils craignent qu’après ces fouilles interminables soient installées des structures donnant accès aux vestiges mis au jour, comme cela a récemment été fait rue de la Bourse suite à la découverte du couvent des Frères mineurs. Ils se demandent enfin si l’atmosphère et l’harmonie de la place néoclassique doivent être sacrifiées… au nom de l’exactitude scientifique.