1995 - Un saint polychrome

1995 - Un saint polychrome

Mercredi 6 septembre 1995. Une foule compacte est massée le long des grilles qui entourent le chantier archéologique de la place Royale. Solidement harnaché et roulé dans un paquet de couvertures, un mystérieux objet, long d’environ un mètre et demi, est soulevé par un camion-grue. Les commentaires vont bon train : « On dirait qu’ils ont découvert un trésor dans les ruines de l’ancien palais ! », « Peut-être une momie, comme dans Indiana Jones ? », « Non, cela ressemble plutôt à une statue » …
Et en effet, il s’agit bien d’une statue. Elle a été mise au jour dans les remblais de l’Aula Magna, au niveau des anciennes cuisines. Les archéologues ont commencé à la dégager il y a trois semaines, d’abord à la pelle-pioche, ensuite à la truelle. Ceux qui ont eu la chance de l’apercevoir hors de son emballage disent qu’elle est décapitée, qu’elle n’a plus de bras, mais qu’elle aurait conservé une partie du livre posé sur sa poitrine. La surface était autrefois couverte de couleurs chatoyantes, dont il subsisterait encore des traces sur le manteau. Pour certains, il pourrait s’agir d’une grande statue d’apôtre taillée dans un bloc de pierre d’Avesnes. Une production brabançonne du milieu du 15e siècle ? Saint Jacques ? Affaire à suivre. Car la statue est emportée à l’Université libre de Bruxelles pour y être étudiée…